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EXP(L)O FLASH

Après la première exposition immersive d’exploration urbaine, le collectif innove une nouvelle fois fin août 2024, en créant un tout nouveau concept, l’EXP(L)O FLASH.

Ce concept consiste à organiser une exposition photo dans un lieu laissé à l’abandon organisé sur une seule et unique journée. Les visiteurs sont donc amenés à admirer des photos tout en explorant le lieu d’exposition à l’abandon. Le terme « exp(l)o » vient du mélange de expo(sition) et explo(ration), quant à l’utilisation du mot « flash », il vient du fait que l’événement est éphémère et unique..

Pour cette première édition, quoi de plus approprié comme lieu d’exposition qu’un ancien charbonnage pour exposer des photos d’exploration urbaine ?

Le concept s’est donc installé dans le charbonnage du Gouffre à Châtelineau.

Au fil du parcours, le visiteur a pu découvrir des panneaux résumant l’histoire des lieux, depuis sa création à nos jours.

Sans oublier qu’une attention particulière a été portée à l’aspect sécuritaire : les règles sont énoncées sur un panneau à l’entrée, le chemin est balisé et il est suggéré aux visiteurs, en amont, de venir chaussés d’une bonne paire de chaussures.

Beaucoup de nos explorateurs en herbe ont profité de l’occasion pour photographier ce lieu emblématique du passé minier. L’occasion également, pour nos plus jeunes visiteurs, de découvrir l’existence des mines de charbon. En réalisant ce genre d’exposition, le collectif s’inscrit également dans un travail de mémoire.

L’annonce de l’évènement et les invitations ont été envoyées la veille du jour « J ». Malgré l’annonce tardive, nous avons compté près de 150 visiteurs sur la journée

Nul doute que cette expérience sera renouvelée dans les prochaines années et que d’autres s’inspireront peut-être de notre initiative, pour proposer une plus-value aux expositions photo telles que nous les connaissons dans leur côté “traditionnel”.

Photographes du passé - exp(l)o flash

L'histoire du Gouffre

Les charbonnages du gouffre : Les origines

Deux veines étaient déjà exploitées vers 1611 dans ces lieux. Ce qu’on appelle une veine, c’est une couche plus ou moins épaisse de charbon présente dans le sous-sol. Des petites entreprises creusaient ces veines pour extraire le charbon, principalement la houille et l’anthracite pour l’utiliser à diverses fins, notamment pour le chauffage et pour les industries.

A partir de 1775, le Duc Louis Engelbert d’Arenbert, seigneur de ces terres, et le puissant industriel Stanislas Desandrouins avaient commencé à s’intéresser à l’activité minière. Trois années plus tard, ils ont fondé la SA des charbonnages du Gouffre et avec cette société ils ont acheté toutes les petites entreprises qui exploitaient déjà les sous-sols à proximité.

Cette grande société a fonctionné pendant de nombreuses années de façon indépendante avant de fusionner avec la SA des Haut-Fourneaux, Usines et Charbonnages de Châtelineau qui a fusionné elle-même avec la SA des Hauts-Fourneaux, Usines et Charbonnages de Marcinelle et Couillet. En 1882, la SA des charbonnages du Gouffre a repris son indépendance et a poursuivi seule ses activités jusqu’en 1969.

En 1886, les charbonnages de la région, y compris celui du Gouffre, ont connu une grande révolte qui est née après la publication du livre d’Emile Zola: «Germinal» et celui de Camille Lemonnier «Happe-chair» qui avaient fait naître le «Naturalisme», un courant littéraire qui se concentrait à dépeindre de la manière la plus réelle et juste possible la vie des classes défavorisées, à savoir, entre autres, les ouvriers ou les mineurs.

Grâce à la publication de ces livres, plus personne ne pouvait fermer les yeux sur les conditions de vie et de travail misérables des concernés. Une grève et des manifestations violentes ont eu lieu dans toute la région, faisant des blessés, des morts, ravageant des usines et des demeures de patrons ont été également incendiées. Après cet épisode un peu sombre, les activités ont repris. La société a creusé 10 puits et le charbonnage du Gouffre est le 10 ème. Celui-ci et le puits n°7, qui n’existe plus, étaient les plus importants et ils restent aussi les plus documentés à l’heure actuelle.

Pendant les deux guerres,  le site a été plutôt bien épargné et a pu continuer ses activités.  La SA des charbonnages du Gouffre a même utilisé des soldats allemands encore prisonniers comme main d’œuvre après la deuxième guerre.

Ces hommes ont d’ailleurs décidé de rester là pour travailler à la fin de leur captivité car ils estimaient être bien traités. Entre-temps, plus exactement en 1934, ont été construits les bâtiments en béton armé que nous voyons encore aujourd’hui.

Le puits n°10 produisait jusqu’à 145 000 tonnes de charbon par an, lors de sa meilleure période, avant de la réduire progressivement à 83 000 tonnes par an lors de ses dernières années d’activité. Le puits n°10 a fermé le 31 mars 1969, suivi du n°7 quelques mois plus tard, ce qui a définitivement signé la dissolution de la SA des charbonnages du Gouffre.

L’après charbonnage

Après la fin des activités charbonnières, nous savons que le site a changé de propriétaire plusieurs fois malgré le nombre peu élevé d’informations détaillées disponibles. 

Un certain Monsieur Hubert Heuchon l’aurait acheté pour y abriter des animaux sauvages à partir de 1979. C’était un homme passionné de calèches et amoureux des animaux. Il avait sauvé des animaux d’un zoo en faillite au Luxembourg pour les abriter ici et leur éviter d’être abbatus. Petit à petit, il a donné les animaux à d’autres zoo et parcs animaliers. Il y avait un manège pour les chevaux et tous les weekend il y organisait des événements. 

L’homme aux animaux aurait cessé ses activités au début des années 1980 et aurait alors vendu le terrain à une société de déconstruction de véhicules. Du jour au lendemain, sans explications, le site a été abandonné par la société qui y avait laissé ses déchets, en polluant fortement les sols. Une partie du terrain et l’un des bâtiments sont devenus la propriété d’une entreprise de béton, qui y a exercé ses activités pendant de nombreuses années jusqu’à son déménagement très récent.

Un projet de réhabilitation en 2017

Au mois de septembre 2017, la Ville de Châtelet a introduit deux projets dans le cadre du plan Marshall 4.0. Celui-ci permettait d’obtenir des subventions afin de réhabiliter un bâtiment à l’abandon. Les deux projets choisis par la ville concernaient l’Hôtel-Dieu et le charbonnage du Gouffre n°10. 

En mai 2018 le journal la DH annonçait dans ses colonnes que la ville de Châtelet avait reçu 4 millions d’euros pour réhabiliter ces deux lieux. L’Hôtel-Dieu, érigé à la moitié du XIXe siècle, devait être reconverti en une résidence service favorisant la création d’un pôle médical. 

Le projet dédié au Gouffre avait pour ambition de transformer l’ancien charbonnage en une imposante salle polyvalente qui aurait donné un point d’ancrage culturel et sportif. La reconversion de la zone d’espace vert (côté rue Jean Baptiste Faux) en parc arboré aménagé devait créer un poumon vert avec d’éventuelles structures de jeux et d’activités sportives. Un accès direct devait être également créé depuis la rue de la Croix afin de relier le site à la N90 et permettre aux riverains du quartier de profiter de cette future verdure.

Projet abandonné 

Selon un article du journal la DH datant de juin 2023 le projet de réhabilitation du charbonnage a été tué dans l’œuf: la Ville n’a pas pu avoir la maîtrise foncière sur le bien, les propriétaires ayant refusé la vente. En effet, bien que le site soit sur le territoire belge, celui-ci appartient en réalité à l’État italien qui semble ne pas vouloir vendre ce dernier.

Marc Vandenbosch, échevin du patrimoine déclare à ce propos : «  Il y avait un projet de restaurer car l’armature est bonne mais, suite à une faillite, c’est l’Etat italien qui possède les terrains. Et il reste sourd à nos demandes d’achat. Et tant qu’on ne peut pas acquérir le foncier, on est bloqué …  » 

Le projet est donc abandonné alors que des crédits avaient été alloués pour dépolluer et assainir le site dans le cadre du plan wallon Sowalfinal 3. 

Crédits que la Ville entend réorienter vers un terrain voisin, situé dans la partie basse du site, dénommé « n° 7 du Gouffre » et dont elle est propriétaire, cette fois. Aussi a-t-elle confié à l’intercommunale Igretec l’élaboration d’un dossier d’avant-projet pour l’assainissement du n° 7.

La Dh de mars 2024 indique que Châtelet a reçu une subvention de la Wallonie de 785000 euros pour nettoyer et assainir le site du gouffre N°7.

En ce qui concerne l’ancien hôtel-Dieu de Châtelet, ce dernier n’a pas été réhabilité et est depuis octobre 2023 en cours de démolition en raison de problèmes de stabilité trop importants. La fin de la démolition est prévue selon le journal l’Avenir pour l’été 2024.  La démolition de l’hôtel-Dieu coûtera 1,3 million€. Seules les pierres où sont gravés les noms des donataires seront conservée.  Il devrait faire place à des logements adaptés pour seniors. 

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